1. |
L'oiseau
04:39
|
|||
Que se passe-t-il ?
Que se passe-t-il maintenant ?
Que se passe-t-il maintenant ? je suis libre comme un oiseau
Bonjour
Bonjour vous
Bonjour vous, je suis libre comme un oiseau
Une cage est ma maison
Depuis que j’ai l’âge de voler
Un jour j’ai trouvé la clef
La liberté est juste là dans mes rêves
Je m’envole dans votre jardin
Je voyage à travers les nuages et le soleil
Battant mes ailes jusqu’à la voie lactée dont j’ai toujours rêvée
Je rêve
Je rêve d’une vie où je fais ce que je veux
Je vis
Je vis ce rêve éveillé grâce à vous
Hélas
Hélas je ne peux jamais gagner d’argent avec
Mais je m’en fous parce que
Je m’envole dans votre jardin
Je voyage au dessous des nuages et du soleil
Battant mes ailes mes ailes mes ailes mes ailes dans votre assiette
Ailes de poulet
Juste des ailes de poulet de batterie frites
Bonjour
Bonjour vous
Bonjour vous, je suis libre comme un oiseau
Dans une volière du parc des oiseaux de Villars-les-Dombes
|
||||
2. |
Madame Pique
05:44
|
|||
Culpabilisez pas
Pouvez y arriver
Vous tromper mais ressortir
Grandis dans vos erreurs
Ayez confiance en vous
Les obstacles font la lumière
Rassemblez toutes vos forces
Et relevez-vous plus fiers
C’est un cadeau caché
Qu’il y a dans ces problèmes
Sous ces tonnes de chiffres
Se tortille un poème
Ce DS est fait pour vous
Secouez vos méninges
Esquissez un sourire
Repoussez les limites
De vos deux lobes frontaux
Pensez au troisième œil
Planté là au milieu
Heureux, jamais déçu
Contenant les réponses
Ce DS est fait pour vous
Ce DS est fait pour vous
Ce DS est fait pour vous
Ce DS est, ce DS est fait
Ce DS est, ce DS est fait
Ce DS est, ce DS est fait
Ce DS est fait pour
Ce DS est, ce DS est fait
Ce DS est, ce DS est fait
Ce DS est, ce DS est fait
Ce DS est fait
Ce DS est
Ce D
Ce DS
Ce DS est
Ce DS est fait
Ce DS est fait pour vous
Je l’ai fait un matin d’amour pur
En pensant à vos yeux tristes et gris
Avachis sur vos chaises
Peu câlines parfois je
Vous sens si petits
De votre peur je
Me sens inondée
Et c’est dans un
Elan de pi-
Tié que j’ai
Rassemblé
Ces formules
Comme je
Caresserais
Vos che-
Veux
Ce DS est fait pour vous
Ce DS est fait pour vous
Ce DS est fait pour vous
Rien que pour, rien que pour
Rien que pour, rien que
Rien que pour, rien que pour
Rien que pour, rien que
Rien que pour, rien que pour
Rien que pour, rien que
Rien que pour, rien que pour
Rien que pour, rien que
Rien que pour, rien que pour
Rien que pour, rien que
Rien que pour, rien que pour
Rien que pour, rien que pour vous
|
||||
3. |
Adriana Karembeu
09:00
|
|||
Adriana Karembeu a plié bagage sur un coup de tête : deux chemisiers, une brosse à dent. Adriana veut s’aérer et vite. Elle ne prévient personne, sort de l’immeuble, prend le métro direction… A chacun de ses pas, des fleurs poussent sous l’asphalte. Adriana éblouit la rame, elle est libre, elle respire le tunnel qui l’emmène. Adriana a la vie en elle, ça chatouille les sexes de tous. Au milieu de nous c’est ridicule tant de beauté.
Les regards sont inévitables. Elle ferme les yeux, fixe son troisième œil et fait des respirations croisées.
Adriana a posé sa cape de superwoman. Adriana, sans son costume, les jambes croisées et le regard vers l’arrêt d’après, est comme une anonyme, avec des défauts de mâchoire et des rougeurs de peau. Mais les klaxons s’accordent, les chutes de sacs se métronomisent, les portes coulissantes font des accords, et les poussettes crient son nom : Adriana ? Tu étais dépassée, fripée, à deux doigts de la douleur au bras gauche. Le souffle court, tu ne prenais plus l’escalier. Mais aujourd’hui, en disant merde au papier glacé, tu as su réhausser les pommettes de ton estime, redonner du volume à ta lutte, raccourcir ce petit vide qui fait les grandes œuvres molles de la mode, repulper les lèvres de tes espoirs et… tu es belle Adriana !
Adriana Karembeu va avoir cinquante ans, peut-être plus. Elle va partir en Afrique aider des enfants. Elle va changer de nom, arrêter de se maquiller, elle va faire des reportages en jean basket et elle va se retrouver coincée à la frontière géorgienne. Mais elle va s’en sortir avec sa patience légendaire. Elle va sentir à nouveau son petit cœur qui bat après tant d’années de banquets morts. Elle va s’trouver une p’tite maison en Ardèche, elle va s’maquer avec un producteur de crème de marrons.
Adriana file dans Paris, est pressée d’arriver quelque part. Adriana perd sa prudence et se sent invincible.
Le feu rouge est bien mûr quand la Toyota genre 4x4 la percute de plein fouet. L’iPhone vole le premier, s’éclate au sol. Le jour tombe. Léger crachin sur bris d’écran tactile. Son corps fait une pirouette folle, ses cheveux dessinent un soleil. Mais la colonne ne suit pas : la torsion a lieu. Et la voiture de la voie d’à côté n’a pas le temps de freiner pour éviter un broyage sonore de ses tibias qui ont fait la mi-molle à des milliers d’adolescents et de pères, qui ont rendu anorexique la moitié de la gente féminine - l’autre moitié étant obèse - sur des affiches de trois mètres par quatre mètres minimum. Le cou : un tressaillement net au deuxième choc. Et le troisième arrive avec un livreur de sushis pressé qui, n’ayant pas compris la situation, double, se rabat et lui percute la tête. Une courbe puis un nouveau contact avec le sol qui brise le crâne. Non, ce n’est pas une crise cardiaque qui l’aura emportée, Adriana est souple. Sa position en cet instant est sûrement la plus osée de toute sa carrière, sur tous les plans. Ses yeux n’ont jamais été aussi profonds, du sang coule de sa bouche de cinéma. Adriana, je t’aime.
Tu l’as fait ton voyage. Il est insondable. Chut, ne sois pas triste. J’irai voir les enfants en Afrique, je leur expliquerai. Je changerai de nom aussi, en ton nom. Adriana s’offre au sol. Les feux des bagnoles comme autant de phares hollywoodiens.
Publicité. Une pub pour la crème Machin avant de mourir ? Tends ton bras vers ton sac, voilà, saisis une crème au hasard : crème de jour, crème de nuit, comme tu veux Adriana. Tends le bras vers le ciel : « Mort sur sushis ! » Le sol jonché de petits trésors japonais.
Adriana, le plus beau tableau de ta vie. Ton énergie neuve arrêtée net. Tu serais l’agneau pascal. Nous serions les pratiquants. Chaque cheveu mêlé à cette pluie en cet instant si particulier resterait un talisman d’une valeur inestimable.
A cette femme qui avait saisi un simple sac de toile et s’en était allée, tournant le dos au blush, à ses propres enfants, et à ce milieu si pauvre de belles gueules. Adriana est la vérité. Des os dessinés par le plus grand génie de l’architecture. Des automobilistes silencieux en cercle autour de cette biche transpercée.
Monterait alors la lente plainte de tous les animaux.
Leurs longs feulements chantent ta nature angélique, Adriana. Tous ces écureuils, ces blaireaux et ces daims qui ont rêvé tous dans leurs draps solitaires de passer leurs pattes dans tes doux cheveux blonds de sirène d’aujourd’hui. Tes courses à pied dans les parcs, leurs yeux dans les buissons, et ce don de mouvement dans tes Reeboks, ces arrêts étirements d’une sensualité insolente.
Les forêts sous l’asphalte te reconnaissent et te couvent, tu peux t’y lover Adriana. Laisse ta fatigue et tes désillusions à ces vieilles terres goudronnées. Adriana Karembeu se mêlera au sol et fera naître des capucines à chacun de nos pas. Sa beauté comme un chant de guerre :
NOUS SOMMES TOUS DES KAREMBEU !
|
||||
4. |
||||
Des seins rouges qui coupent ma tête
Des seins brûlants qui me bénissent
Pesant sur mes oreilles
Qui rentrent et s’écoulent dans mes trompes
Chatouillent mes cils
Je suis ce sein qu’on écrase entre deux vitres
Qui s’étale dans une dimension insensée
Je suis ce téton dressé au désespoir
Qui sue toutes les langues passées
J’aimerais téter mais n’ai pas le dos pour
Et c’est un peu interdit
Méfiez-vous de mes boucles étrangleuses
Méfiez-vous, je crisse je mange cru vos petits cœurs en carton Méfiez-vous de ma lune qui balance, qui sature, qui s’agite
Mais sauvez-moi, cassez-moi la gueule
La tête pleine de limaces, embrassez-moi au sol
Luttons ensemble voulez-vous
Dansons les pieds gelés
Seule gagnante, seule perdante d’un jeu aux règles un peu nulles
Contemplez ce corps qui fane en criant
Oui je suis fière, je suis sodomite
Mais l’odeur de merde m’a toujours déçue
Tu as peur ? Moi aussi mais je le dirai pas
Parce que les garçons sont sensibles et les filles mièvres
Je t’aime. Déjà t’hésites
Méfie-toi mon petit de la crécelle à la dame
La calamité des esthètes
D’ailleurs on ne dit pas la dame, mais la demeurée
La folle avec ses sacs pleins d’escargots
Elle fait la manche et des petites statues
Des seins rouges qui coupent ma tête
Des seins brûlants qui me bénissent
Pesant sur mes oreilles
Qui rentrent et s’écoulent dans mes trompes
Chatouillent mes cils
Je suis ce sein qu’on écrase entre deux vitres
Qui s’étale dans une dimension insensée
Je suis ce téton dressé au désespoir Qui sue toutes les langues passées
J’aimerais téter mais n’ai pas le dos pour
Et c’est un peu interdit
|
||||
5. |
Les banquiers du cœur
07:45
|
|||
Bonjour Mademoiselle Nachury. Je me présente, Monsieur Patrick Vitapino, votre conseiller financier, votre interlocuteur privilégié à la Banque Postale. J’ai votre dossier entre mes mains et je crois qu’il serait souhaitable que vous me rappeliez rapidement pour convenir ensemble d’un rendez-vous, d’une rencontre, d’une discussion à titre gratuit, bon enfant, au sujet de la gestion de vos comptes.
J’aime les finances depuis ma plus tendre enfance et je souhaiterais vous faire goûter à la douceur de l’argent bien géré, bien placé, bien capitalisé, je suis doué. Toutes mes compétences mises à votre service ne pourront que stabiliser votre situation plutôt fragile (améliorer votre situation plutôt instable). Telle est ma quête et mon devoir, je suis un banquier du cœur.
Ce rendez-vous juste pour vous aider, vous guider, est sans obligation d’achat. Je ne suis pas de ceux qui forcent les clients à signer des contrats, des prêts à tout bout de champ. Tout comme vous, j’ai galéré dans ma jeunesse, j’ai cruellement manqué du conseil financier de mes parents.
Ne raccrochez pas de suite ! Je suis une bouée de sauvetage, votre dernier ticket pour le bon sens, je suis votre conseiller financier. Banquier du cœur privilégié, interlocuteur attitré. Donc souscrivez !
Tous en chœur pour les banquiers du cœur !
|
||||
6. |
Les pains surprise
06:33
|
|||
Il va de soi qu’on a déplacé trop de données
Au point de ne ne plus avoir les idées premières
Les données en tas par ordre alphabétique
Sont seules dans les hangars
Va de soi qu’on a bien fait quand même
C’est plus pratique on n’avait pas le temps
On avait bien d’autres choses à faire
On a construit une promenade en teck devant les hangars
Il y a eu un appel à projet pour les lampadaires
Les données sont stockées dans les hangars A et I
On a mis le problème de côté pour le moment de toute façon
On n’avait vraiment pas le budget
Toi, tu débarques et tu dois faire un discours pour l’inauguration de la promenade. Y’a des pains surprise, t’as préparé un texte coincé en sandwich entre des listes de noms. C’est blindé de gratin, d’élus en tout genre et de femmes silencieuses qui sourient…
Tu vas vers la petite estrade pour faire le taf, t’as beau faire t’as toujours les mains moites. Tu dis : « Bon dieu j’ai toujours les mains moites. » Tu passes tes mains sur ta veste. Mars, c’est genre mi-mars. Tu approches ta bouche vers le micro et là, avant d’avoir craché une seule syllabe, tu prends le jus. Pas grand chose mais c’est vraiment très très agaçant. Tu crois que c’est de l’électricité statique, tu y retournes et paf ! Tu te retournes, cherches un élu du regard sur les chaises derrière : y’a plus personne.
Tu fais volte-face vers le public : y’a plus personne. Sous les barnums il reste les pains surprise mais plus un chat. Petite crise d’angoisse. Tu ris : on t’entend dans la sono. Panique. Tu descends. Tu fais le tour de la petite scène : personne. Tu reviens vers les barnums : plus de pains surprise. « Haha ! Très drôle ! » T’es en colère en fait, ça monte, tu le sens, ça te remet de la sueur dans les mains. Tu vas pour les essuyer sur ta veste : plus de veste. Tu cries, t’es blanc comme un cachet. Tu passes tes mains dans tes cheveux, tes doigts sur ta bouche, tes yeux sur les hangars - ceux dont tu avais les clés pour la visite. Tu cours comme une mouche, ça ressemble à rien ton parcours, tu te casses la gueule et tu te retrouves devant le A5.
Il est entrouvert. Un son strident en sort, un son pas super tranquillisant, y’a pas de lumière. Tu tentes de tirer l’immense portail coulissant, c’est dur. Et là, c’est un flot ininterrompu de pains surprise qui te tombe sur le coin de la gueule. 250 m² de pains surprise sur ta petite gueule. Y’en a des végés, des saumon, des jambon, des jambon-fromage, des fromage ; ça te tombe dessus. Tu cours vers la promenade pour pas être enseveli tu cries plus là t’es plus capable t’as plus accès à tes cordes vocales t’es comme mort. Y’a plus que les pains surprise. Ton cœur qui bat et les pains surprise. Ton cœur qui bat dans les pains surprise. Tu veux porter tes mains à ta poitrine mais t’as plus de mains. Y’a plus que tes yeux qui voient les pains surprise - enfin tes yeux t’es pas sûr tu peux pas vérifier - pis plus ça va plus y’a que les pains surprise. Tu peux vérifier que ça. Tu vois ça. Toi et les pains surprise. Une quantité folle. Astronomique. Traiteur et tout. Par pièce c’est 6 euros TTC ! non mais tu imagines ? Un hangar de 9 m de haut et de 250 m² ça fait 2250 m3. Un pain surprise ça doit faire allez 15 cm par 15 cm par 15 cm soit 3375 cm3 soit 666 666 pains surprise. Dans ce foutu hangar. Grosso merdo. Ca fait environ 400 briques par terre, en tas, sur ta petite gueule. T’es entièrement recouvert maintenant.
Silencieusement les rats les oiseaux les chiens les pauvres
Arrivent tous pour boulotter tous les pains surprise
Par les airs par le sol debout en rampant
Lentement mais sûrement Ils ne trouvent personne dessous
Tu sembles avoir disparu
De toute façon
Ils ne vont pas faire les difficiles
|
||||
7. |
Opération bikini
03:13
|
|||
Allez allez allez allez allez
On donne tout
C’est le dernier sprint
Donnez tout c’est fini après
Les derniers efforts
30 secondes
20 secondes
5, 4, 3, 2, 1
On relâche
En forme ?
C’est parti !
Pensez fesses, pensez par vos fesses
C’est pas opération tarte aux fraises ici
C’est opération bikini
Pensez par exemple à un tissu moulant
A cette sensation de légèreté
30 secondes et on reprend après
Vous pouvez boire
Crochet crochet crochet
Coup d’poing coup d’poing
Coup d’poing coup d’poing coup d’poing
Uppercut, uppercut
Et go !
Double jumping jack
On part sur le côté
Sur le refrain c’est la même
C’est pour vous c’est pas pour moi
Mouvement maximum
Forcez dans la montée
Dans la descente
Energiques énergiques
Concentrez-vous sur le haut du corps
Voilà le poids du corps vous guide
On surnage
Flottaison
Ca vous réussit pas les week-ends de trois jours
Ma gauche c’est votre droite
Non l’autre droite
On change de jambe
Tu tends tu lâches
Tu tends tu lâches
Tu tends tu lâches
Tu tends tu lâches
Tu tends tu lâches
Tu tends
Vous êtes molles aujourd’hui
Je veux voir des vagues
Tu te démerdes tu fais des vagues
Voilà Je veux voir des vagues
C’est pas le lac des cygnes non plus
Enroulé d’jambe
Devant derrière devant derrière
Devant derrière devant derrière
On arrache son cœur et on le pose sur le bord
J’ai la connerie aujourd’hui
On éteint sa clope
Tu enroules tu enroules tu enroules
Visez pas la quantité mais la régularité
(This is the summer of love
I feel my heart is dancing
The summer of love…)
Ohooh
Sans forcer, on laisse tout aller allez
On vient tendre les bras en l’air
Et on vient toucher ses pieds
Allez la tête sous l’eau
Coulez pas non plus
Ca serait bête que quelqu’un se noie
Comme la semaine dernière
40 euros par mois ça fait un peu cher la noyade
Allez
Ouais c’est maintenant qu’ça brûle le plus
En fait c’est l’intérieur cuisse qui travaille là en fait
Ouais ça chauffe
Ouais c’est normal
Allez
A-llez
Allezzz
Allezzz
A-llez wou !
Aaaalllleeezzz
Suuuuper vous avez été supers
A lundi
|
Brice et sa pute Lyon, France
Brice et sa pute
est un duo
cabaret punk.
Elle chante.
Il joue de
la basse
en tapant des pieds
sur une palette.
C’est
brut,
trash
et décalé.
Booking/contact : duretdoux@gmail.com
Dossier de presse : bp.palette-communication.fr/pdf/Brice-et-sa-pute.pdf
... more
Streaming and Download help
If you like Brice et sa pute, you may also like:
Bandcamp Daily your guide to the world of Bandcamp